Articles

Homélie 2ème Dimanche de l’Epiphanie

Puisez votre énergie dans le Seigneur

P. Béchara Aoun

Textes du jour

Eph 6 : 10-18 ; Mc 10 : 28-31

Révérend père Joseph, chers frères et sœurs, nous sommes au deuxième dimanche du temps de l’Épiphanie. Dans ce temps liturgique le Seigneur se montre, se révèle à tous : Père, Fils, et Esprit Saint. Il ne s’agit pas d’un secret accessible uniquement à une élite.

L’Épître aux Éphésiens nous fait comprendre que Dieu est comme une station service capable de nous fournir l’énergie nécessaire pour vivre et pour tenir dans le combat face au diable et à ses manœuvres. Ce mois de janvier est riche en fêtes et événements ecclésiaux ; du 18 au 25 janvier nous prions, comme tous les ans, pour l’unité des chrétiens.

Cette année la semaine de prière pour l’unité des chrétiens a pour thème « Justice et paix s’embrassent : chemin d’unité ». Hier, 19 janvier, et jusqu’au 27, les JMJ de Panama rassemblent les jeunes du monde autour du thème : « Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole” (Lc 1,38). Le 15 janvier nous avons fêté, selon notre calendrier maronite, Notre Dame des Semences ; une fête très ancienne dans laquelle les agriculteurs, à la fin de leur travail, confient à la Vierge Marie leurs semences. Et, le 17 janvier, nous avons fêté Saint Antoine le Grand, appelé aussi Père des Moines. Prends ton énergie du Seigneur. Il n’était pas difficile de trouver le lien entre ces fêtes et événements. Pourquoi les chrétiens ne se résignent-ils pas à la fatalité, face aux divisions, aux intempéries, dans leurs combats spirituels contre le diable ? Pourquoi les jeunes chrétiens traversent les continents quand l’Église organise les JMJ ? Pour quelles raisons sommes-nous réunis ici ce dimanche ? Probablement pour puiser l’énergie dans le Seigneur.

Prends ton énergie du Seigneur comme l’ont déjà fait les saints avant toi.

Nous savons tous que Saint Antoine le Grand, par exemple, a eu beaucoup d’épreuves physiques et spirituelles et que le diable lui rendait la vie difficile et essayait de l’épuiser. Comment a-t-il fait ? Il a pris son énergie du Seigneur par la prière intense et le jeûne. A 1h30 de voiture d’ici, il est possible d’aller visiter Saint Antoine l’Abbaye où sont conservées les reliques de ce grand saint, père des moines. C’est une occasion aussi d’approfondir vos connaissances au sujet de sa vie. Pour prendre ton énergie du Seigneur, tu as besoin de le suivre. Celui qui prend l’énergie du Seigneur est capable de triompher avec le Christ. Et même la mort ne peut rien contre lui. Le Seigneur nous rend invincibles et manifeste sa gloire et sa force à travers ses enfants, malgré leurs faiblesses.

Nous vous rendons grâce, Seigneur, pour tous ceux qui se mettent à votre suite. Et particulièrement pour notre curé P. Joseph Eid, moine Antonin. Merci Seigneur pour tous les moines que vous avez envoyé au service de cette paroisse. Faites que ce qu’ils ont semé grandisse et nourrisse l’Église entière. Amen.

Homélie 1er dimanche après l’épiphanie

P. Joseph G. EID

Lectures du 2nd dimanche après l’Épiphanie

Cor. 4, 5-15 et Jn 1, 35-42

Chers frères et sœurs, nous sommes au premier dimanche après l’épiphanie. Pour ceux d’entre vous qui suivent au quotidien les lectures du jour, vous avez sans doute remarqué que nous avons dévié de ce qui était prévu pour aujourd’hui. En effet, comme mon confrère le révérend père Béchara célébrera la semaine prochaine la St Antoine, j’ai choisi les lectures de dimanche prochain, toujours dans le cadre du temps liturgique de l’épiphanie qui s’étalera jusqu’au dimanche des noces de Cana. Cela dit, les lectures qui nous sont proposées durant tout ce temps liturgique tournent autour de l’identité de Jésus, surtout révélée durant son baptême au Jourdain, en lien avec les deux autres personnes de la Trinité.

Nous apprenons à mieux connaître Jésus-Christ, et ce qui nous est dévoilé, au fur et à mesure, nous dit quelque chose de nous-mêmes également, de notre dignité humaine, et du rapport/relation que nous sommes sensés entretenir avec Dieu et avec les autres. Dans l’évangile du premier dimanche après l’épiphanie, Jean Le Baptiste, en voyant Jésus, témoigne et proclame : Voici l’Agneau de Dieu, et il termine au verset 34 en disant :

Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu”.

Le Baptiste voit et découvre/témoigne de la vocation de Jésus. Dans l’évangile de Jean, il y a toujours ce lien entre voir et dire, entre vue et vocation. Rappelez-vous, par exemple, la passion quand Jésus voit Marie et le disciple, et qu’il dit à Marie : voici ton Fils. Marie découvre sa vocation de mère/maman des fils bien-aimés. De même, Jésus regarde le disciple bien-aimé et il lui dit : Voici ta mère. Chaque disciple bien-aimé découvre en Marie sa maman. Ici, Jean-Baptiste voit Jésus et découvre que sa vocation est de rendre témoignage. A celui qui cherche authentiquement, à celui qui est en quête, Jésus demande, comme il le fait avec les deux disciples de l’évangile d’aujourd’hui :

« Que cherchez-vous » ?

et il nous invite : « Venez, et vous verrez ». En tant que disciples du Christ, nous sommes invités au mouvement, nous sommes appelés à sa suite. Suivre le Christ ne se limite pas à une démarche intellectuelle. Il faut accepter de se laisser mouvoir à tous les niveaux. Il faut Le suivre, il faut chercher à Le voir, à voir où Il demeure. Suivre le Christ c’est entrer en relation avec Lui en toute intimité, entrer en Sa demeure et en même temps découvrir sa vocation de témoin.

Chers frères et sœurs, Jésus pose son regard sur Simon, et il lui transmet sa nouvelle identité, sa nouvelle vocation. Il devient Pierre. En quelque sorte, notre identité de chrétien doit se laisser changer par le regard que pose le Christ sur nous. Nous qui sommes à sa suite, regardons-le méticuleusement. Acceptons le changement, le déplacement. Demeurons avec Lui. Bien-plus, soyons des témoins de la Bonne Nouvelle. A Notre Seigneur la gloire pour les siècles des siècles.

Homélie de la fête de l’Epiphanie

P. Joseph G. EID

Évangile du jour

Lc 3 : 15-22

L’Épiphanie, frères et sœurs en Christ, est un moment de révélation, un moment dans lequel nous réalisons quelque chose d’important à propos de Dieu et de nous-mêmes. L’épiphanie révèle que Jésus est le Sauveur de son peuple, mais également de tous les êtres humains qui ont vécu ou vivront. Jésus est aussi ton Sauveur et le mien. Et quand nous sommes sauvés, il nous arrive quelque chose : nous abandonnons notre propre agenda et commençons à vivre pour le salut des autres. Nous ne vivons plus pour nous seuls mais pour lui qui est mort et ressuscité pour nous, envoyant le Saint-Esprit de son Père comme premier cadeau à tous ceux qui croient en lui : Le Saint-Esprit à travers lequel nous ne vivons plus pour nous-mêmes mais pour lui, le Saint-Esprit, la plénitude de la grâce dans nos cœurs nous permettant d’achever l’œuvre de Jésus dans notre monde.

Aujourd’hui c’est l’Epiphanie, le baptême du Seigneur. Et aujourd’hui, chacun de nous se voit rappeler sa propre renaissance par l’eau et l’Esprit. Les quatre évangiles, chacun à sa manière, mentionnent que Jésus a été baptisé par Jean. Le baptême de Jean était différent du nôtre. Ce n’était pas un sacrement, même si c’était un pas en avant. C’était un signe extérieur de repentance. En traversant le Jourdain vers la terre promise, le peuple d’Israël exprimait le désir de repentance, de recommencer, d’être le peuple que Dieu voulait qu’il soit. Et Jésus, aujourd’hui, les rejoint. Il n’était pas un pécheur ; mais il s’identifie avec son peuple pécheur. Jésus descend dans l’eau. Il était déjà « descendu du ciel », comme le dit le credo : il ne s’agit pas d’un voyage spatial, mais de son incarnation. Maintenant, il descend encore plus loin : dans le flot boueux et tumultueux de l’histoire de l’humanité pécheresse. Bien plus, en mourant sur la croix il descend dans le royaume des morts. Il s’abaisse encore plus, voire à l’extrême. Et le Saint-Esprit « descend » sur lui aujourd’hui. Le Fils et l’Esprit, les deux mains du Père, descendent ensemble, jusqu’à nous, jusqu’à toucher le plus bas de notre humanité – afin que le Père puisse nous récupérer, nous ramasser, nous ramener dans ses bras.

C’est la révélation déconcertante d’un Dieu-Amour.

Et ce mouvement continue encore. Par notre baptême, Jésus descend à notre niveau. Il vit sa vie avec chacun de nous. Les Pères de l’Église aiment dire qu’aujourd’hui, le Christ a purifié, consacré l’eau et ainsi inauguré le sacrement du baptême. Nous pouvons élargir cet horizon. L’histoire humaine est l’eau. Nous menons des vies ordinaires, avec toutes nos failles et nos blessures. Pourtant, le Christ est à notre porte. Il vient. Il nous envoie l’Esprit. Il veut purifier notre vie et y déverser la foi, l’espérance et l’amour. Il donne, élargit et approfondit notre vie. Il remplit l’ordinaire de tous les jours de sens, de grâce et de prière. Après son baptême, Jésus prie, et le ciel s’ouvrit dit saint Luc. Il en est ainsi en nous. Les cieux sont ouverts. Et le Saint-Esprit descend et le Père dit : Tu es mon Fils/ma Fille, le bien-aimé(e) ; en toi je trouve ma joie. Chaque jour, le Père le dit à chacun de nous.

Chers frères et sœurs, ayons cette consolation. L’eau vitale du Christ coule déjà dans nos vies (pas de pubs). Qui sait ce qui attend chacun de nous cette année ? Mais ce dont nous pouvons être sûrs, c’est que Dieu est déjà là. Dieu est avec nous. Christ est en nous. Le Saint-Esprit repose sur nous. A Notre Seigneur la gloire pour les siècles des siècles.