Articles

Homélie Dimanche des Justes

P. Béchara AOUN

Textes du jour

Hb 12 : 18-24 et Mt 25 : 31-46

Révérend Père Joseph, frères et sœurs en Jésus Christ, nous sommes au Dimanche des Justes qui nous ont précédé au Royaume céleste. Le 22 février nous fêtons la chaire de Saint Pierre en mémoire de sa fondation de l’Église d’Antioche avant d’aller à Rome.

C’est le verbe aller qui retient mon attention dans les lectures. Dans l’épître aux hébreux, on nous recommande d’aller vers Jésus le médiateur et l’Évangile de Saint Matthieu, au chapitre 25, nous invite à aller vers ceux et celles qui ont besoin de nous. Cette capacité à aller au secours de l’autre, comme Jésus-Christ qui est venu sur terre pour sauver l’humanité, touche nos cœurs. Nous n’avons pas oublié le sacrifice héroïque d’Arnaud Beltrame, ce gendarme qui s’est volontairement substitué à une otage il y a moins d’un an. Nous avons admiré le courage de Simon Cartannaz et Nathanaël Josselin, les deux pompiers qui ont permis, il y a un mois à Paris, de sauver une vingtaine de vies au prix de la leur. Il s’agit des bienheureux français des temps modernes qui donnent ce qu’ils ont de plus cher pour que vivent d’autres.

Dans cette même France, certains individus adoptent un mode de vie malveillant vis à vis de la société. L’Évangile d’aujourd’hui nous met en garde. Il nous explique qu’il n’y a pas de place au Royaume des cieux pour l’égocentrisme ni pour l’indifférence. Mais pourquoi donc ? Après tout je ne fais de mal à personne en étant égoïste ou indifférent ! Vraiment? Pas si sûr! Quand, dans ton couple et plus largement dans ta famille, tout doit tourner autour de ta personne, tu effaces sans te rendre compte ton mari, ton épouse, tes enfants et par là même tu mets ton mariage en difficulté. Quand, au travail, il n’y a que toi qui a raison et tous tes collègues doivent se plier à tes désirs, tu leur mènes la vie dure. Quand, dans ta paroisse, tu exiges que tout le monde soit aux petits soins avec toi et tu refuses de te mettre au service de tes frères et sœurs, ta pratique religieuse manque de discernement.

Existe t-il un remède pour une société dite individualiste ? Frères et sœurs l’indifférence et l’égocentrisme ne sont pas une fatalité. Nous pouvons lutter contre ce fléau, à commencer par nos familles. Continuons à cultiver l’esprit de l’entraide dans l’éducation de nos enfants. Encourageons les à respecter toute personne et à se soucier du bien commun. Montrons leur le bien que cela fait d’aider et d’être aidé par d’autres. Donnons leurs les moyens de sortir du piège de l’égoïsme qui enferme la personne sur elle même. Expliquons leur que chaque vie est précieuse. Parlons leur de Jésus Christ qui sauve et qui libère.

Merci Seigneur pour cette paroisse. Elle est un moyen pour nous, fidèles, d’aller vers toi à travers chaque frère et sœur. Merci pour Arnaud Beltrame, pour Simon Cartannaz et Nathanaël Josselin. Merci pour saint Valentin fêté le 14 février, cet évêque qui a été tué au troisième siècle pour avoir accepté de marier des soldats romains alors que cela était interdit par l’empereur. A toi la gloire. Amen

Homélie 2ème Dimanche de l’Epiphanie

Puisez votre énergie dans le Seigneur

P. Béchara Aoun

Textes du jour

Eph 6 : 10-18 ; Mc 10 : 28-31

Révérend père Joseph, chers frères et sœurs, nous sommes au deuxième dimanche du temps de l’Épiphanie. Dans ce temps liturgique le Seigneur se montre, se révèle à tous : Père, Fils, et Esprit Saint. Il ne s’agit pas d’un secret accessible uniquement à une élite.

L’Épître aux Éphésiens nous fait comprendre que Dieu est comme une station service capable de nous fournir l’énergie nécessaire pour vivre et pour tenir dans le combat face au diable et à ses manœuvres. Ce mois de janvier est riche en fêtes et événements ecclésiaux ; du 18 au 25 janvier nous prions, comme tous les ans, pour l’unité des chrétiens.

Cette année la semaine de prière pour l’unité des chrétiens a pour thème « Justice et paix s’embrassent : chemin d’unité ». Hier, 19 janvier, et jusqu’au 27, les JMJ de Panama rassemblent les jeunes du monde autour du thème : « Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole” (Lc 1,38). Le 15 janvier nous avons fêté, selon notre calendrier maronite, Notre Dame des Semences ; une fête très ancienne dans laquelle les agriculteurs, à la fin de leur travail, confient à la Vierge Marie leurs semences. Et, le 17 janvier, nous avons fêté Saint Antoine le Grand, appelé aussi Père des Moines. Prends ton énergie du Seigneur. Il n’était pas difficile de trouver le lien entre ces fêtes et événements. Pourquoi les chrétiens ne se résignent-ils pas à la fatalité, face aux divisions, aux intempéries, dans leurs combats spirituels contre le diable ? Pourquoi les jeunes chrétiens traversent les continents quand l’Église organise les JMJ ? Pour quelles raisons sommes-nous réunis ici ce dimanche ? Probablement pour puiser l’énergie dans le Seigneur.

Prends ton énergie du Seigneur comme l’ont déjà fait les saints avant toi.

Nous savons tous que Saint Antoine le Grand, par exemple, a eu beaucoup d’épreuves physiques et spirituelles et que le diable lui rendait la vie difficile et essayait de l’épuiser. Comment a-t-il fait ? Il a pris son énergie du Seigneur par la prière intense et le jeûne. A 1h30 de voiture d’ici, il est possible d’aller visiter Saint Antoine l’Abbaye où sont conservées les reliques de ce grand saint, père des moines. C’est une occasion aussi d’approfondir vos connaissances au sujet de sa vie. Pour prendre ton énergie du Seigneur, tu as besoin de le suivre. Celui qui prend l’énergie du Seigneur est capable de triompher avec le Christ. Et même la mort ne peut rien contre lui. Le Seigneur nous rend invincibles et manifeste sa gloire et sa force à travers ses enfants, malgré leurs faiblesses.

Nous vous rendons grâce, Seigneur, pour tous ceux qui se mettent à votre suite. Et particulièrement pour notre curé P. Joseph Eid, moine Antonin. Merci Seigneur pour tous les moines que vous avez envoyé au service de cette paroisse. Faites que ce qu’ils ont semé grandisse et nourrisse l’Église entière. Amen.

Homélie sur la Généalogie de Jésus

P. Béchara AOUN

Évangile du jour

Mt 1 : 1-17

Révérends pères Joseph Eid et Jean-Maroun Helou, chers frères et sœurs. Il y a quelques jours, pendant la rencontre avec les enfants Fersen, quelqu’un voulait savoir pourquoi les évangiles ne précisent pas la date de naissance de Jésus Christ. Aujourd’hui, j’ai envie de vous demander pourquoi Saint Matthieu se livre à ce travail long et méticuleux en établissant la généalogie de Jésus Christ ? Quelqu’un a-t-il une idée ?

Personnellement, j’ai beaucoup d’admiration pour le travail de mon beau père qui scrute les archives à la recherche d’informations lui permettant d’établir sa généalogie. C’est un travail qui demande du temps, il faut être patient et persévérant. Et en même temps, c’est un travail gratifiant car il permet de découvrir des liens de parenté inattendus. C’est ainsi par exemple qu’il a découvert un lien de parenté entre lui, protestant, et le Saint Curé d’Ars, prêtre catholique.

Frères et sœurs, la Bible s’intéresse essentiellement aux informations nécessaires au salut de ses lecteurs! Alors, dans cette généalogie, quelle est l’information nécessaire à notre salut ? En réalité, cette première page de l’évangile selon saint Matthieu est une mine d’informations nécessaires à notre salut. Pour être concis, j’ai choisi de vous parler aujourd’hui de Ruth. Ruth était moabite, donc extérieure au peuple choisi par Dieu. Je vous invite, en ouvrant vos Bibles quand vous rentrerez, à découvrir son histoire passionnante dans le livre de Ruth. Elle est mariée une première fois avec un des fils de Noémie, une juive qui avait quitté le pays d’Israël à cause de difficultés économiques et qui s’était installée dans le pays des Moabites. L’époux de Ruth décède, mais Ruth reste fidèle à sa belle mère et l’accompagne à Bethléem. Elle se marie avec Booz et devient plus tard la grand-mère de Jessé qui a engendré le grand roi David.Une étrangère est à l’origine de la naissance du Messie attendu. Attention, c’est probablement une information nécessaire à notre salut. Cela veut dire que, même si tu te sens étranger, extérieur, loin de Dieu et de son peuple pour x raison, l’évangile de ce jour veut t’encourager et te dire que toi aussi tu as ta place dans cette histoire de salut. Chaque personne a de la valeur aux yeux de Dieu.Dans son épître aux Romains, St. Paul exhorte et écrit : « vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelé ». Donc pas d’exclusion, mais au contraire un appel à vivre ensemble, à prier ensemble, à adorer Dieu ensemble. A deux jours de Noël, il n’est pas tard pour refaire la paix avec ceux et celles que nous avons exclus de notre vie à tort. Frères et sœurs, dans sa lettre aux Galates, St Paul écrit :

« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ », Ga 3 / 28.

Confions nos familles, nos parents, nos ancêtres à la bonté et à la miséricorde de Dieu. Lui qui a épousé notre humanité pour la sauver, qu’Il éloigne de nos cœurs tout mauvais penchant pour accueillir le prince de la paix. Amen.

Homélie Naissance de Jean-Baptiste

P. Béchara AOUN

Évangile du jour

Lc 1: 57-66

Frères et sœurs, Mr. Antoine Zahra ancien député, je m’approche de vous tous aujourd’hui et ainsi m’assure que tout le monde voit le gros galet que je porte à la main. Pour certains, ce galet est une arme qui peut détruire, comme nous avons pu le voir à la télévision ces derniers temps. Notre chère chorale en a fait la triste expérience vendredi dernier au soir, alors qu’elle était en pleine répétition, préparant des chants pour la messe. Quelqu’un a en effet jeté une très grosse pierre, que voici, cassant la grande vitre derrière moi, probablement dans l’intention de blesser, car l’église était éclairée et la chorale chantait à l’intérieur. Merci Victor Jawhar d’être venu boucher le grand trou laissé dans la vitre par cette pierre, car ce matin un grand vent s’était levé accompagné de pluie. Ton travail a protégé cette partie de l’église.

Nous autres, chrétiens d’Orient, avons fait cette expérience de violence dans nos pays d’origine. Nous savons que la violence et la guerre engendrent le malheur et la mort. Cela ne veut pas dire que l’on accepte le mal qui nous est fait. Plus encore, il est de notre devoir de nous protéger et de protéger la vie qui est un don inestimable. Comment l’Église répond-elle à la violence ? Hier, avec beaucoup de dignité et d’élégance, 19 martyrs chrétiens, tués en Algérie dans les années 90, ont été béatifiés. Voilà comment l’Église répond à la violence. Elle nous rappelle que la vie a de la valeur. Alors, si certains adoptent l’esprit du monde et utilisent la pierre pour détruire, d’autres, ceux qui adoptent l’esprit de Dieu, voient en cette pierre un moyen pour construire des ponts dans le but de protéger. C’est à chacun de nous de décider quel Esprit il souhaite adopter dans ce temps de l’Avent. Nous nous reconnaissons pécheurs, car personne n’est parfait, mais nous souhaitons choisir Dieu qui se révèle en ce Dimanche dans sa miséricorde. Oui, nous fêtons la naissance de Jean qui, par son prénom, nous rappelle que Dieu fait miséricorde et nous invite à faire de même.

Offrons cette messe pour la conversion de la personne qui, en lançant une pierre sur la vitre de cette église, pensait pouvoir détruire la paix que nous avons dans le cœur, car nous avons un partenaire tout puissant pour qui rien n’est impossible. Dieu a donner à une dame âgée et stérile la possibilité de devenir une maman. Il a régénéré son corps, il peut tout. Amen

Homélie Renouveau de l’Eglise

Deuxième dimanche de l’année liturgique maronite

P. Béchara AOUN

Évangile du jour

Jn 10 : 22-42

Chers frères et sœurs, nous sommes au deuxième dimanche de notre année liturgique. Dimanche dernier, Dieu, par l’intermédiaire de Jésus Christ, fait une promesse à l’homme à travers Simon Pierre : lui confier les Clés de sa maison : «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du Royaume des cieux ».

Ce dimanche, nous fêtons un événement très ancien qui a pour origine le renouvellement du culte dans le temple de Jérusalem en l’an 164 A.C. En effet, après la profanation du temple par l’empereur Antiochos Epiphane, il a fallu sanctifier ce temple pour que le culte rendu à Dieu soit possible à nouveau. En France, quelque chose de similaire a eu lieu il y a 2 ans et 4 mois environ ; souvenons-nous, après l’assassinat du père Jacques Hamel pendant qu’il célébrait la messe à l’église St. Etienne du-Rouvray ; l’évêque de Rouen, avec les prêtres du diocèse et les fidèles, ont vécu la cérémonie dite « rite pénitentiel de réparation », ensuite la re-sacralisation par une bénédiction « permettant de rendre l’église au culte « .

Au début de l’évangile d’aujourd’hui, Jésus se rend au temple pour prier comme tout bon juif. Cela ne l’empêchait pas d’avoir des temps de prière seul au Mont des Oliviers par exemple. La prière personnelle ne supprime pas la prière de l’assemblée, et vice-versa. Bien au contraire, ces deux formes de prière se complètent. N’est-il pas écrit : « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux», Mt 18,20. Pour prier ensemble, il faut un lieu qui rassemble le plus grand nombre. Ici, à Lyon, les plus anciens parmi nous connaissent bien les différents endroits qu’il a fallu trouver pour prier ensemble depuis plus de trente ans maintenant. Qui aurait imaginé un jour que cette église devienne ce lieu qui nous rassemble? Le Seigneur est bon. Nous voilà rassemblés avec beaucoup de fierté grâce à tant d’efforts.

Aujourd’hui est le jour de la reconnaissance envers toutes les personnes qui ont œuvrées pour nous permettre de célébrer le Seigneur ici. Comme toute maison, il ne suffit pas de l’avoir, mais encore faut-il l’entretenir. Merci à vous qui continuez à œuvrer pour que ce lieu, qui a pour vocation de nous rassembler autour du Seigneur, reste et devienne de plus en plus accueillant . Construire la maison du Seigneur est un projet qui nous rassemble et auquel nous sommes tous invités. Mettre la main à la pâte nous rapproche davantage les uns des autres et nous permet de mieux nous connaître. Je vois par exemple la naissance de liens forts entre les différentes personnes de l’équipe travaux. Dieu nous aide à nous construire, nous qui prenons soin d’entretenir sa maison. Participer à l’entretien de la maison de Dieu c’est aussi un travail de réflexion et de prière. Ainsi, il est aisé de dire que nous contribuons tous à cette construction dans notre engagement dans la paroisse.

Aujourd’hui nous fêtons la Saint-Martin, cet officier hongrois de l’armée romaine, connu pour le partage de son manteau avec un mendiant à Amiens alors qu’il n’était pas encore baptisé. Sa charité l’a mené à la rencontre avec Dieu. Alors il a donné bien plus qu’une partie de son manteau, il a consacré toute sa vie à l’annonce de la bonne nouvelle du salut. Il est le premier en Europe à avoir initié une forme de vie monastique. Devenu évêque de Tour, il continua à annoncer l’évangile, sillonnant l’Europe et évangélisant la campagne et les endroits les plus reculés et difficiles d’accès à son époque. Ainsi, avec les nouveaux fidèles, il construisait des églises, des lieux de prière qui rassemblent. Il a aussi construit un monastère dans lequel des jeunes l’ont rejoint pour mener une forme de vie de prière. Il y a des choses que nous aimons recommencer, comme aller à la messe tous les dimanches dans le but de transmettre à nos enfants l’évangile et nourrir en nous la vie éternelle. Et il y a aussi des choses que nous n’aimons pas refaire, comme la guerre par exemple parce que c’est la mort, la souffrance, la misère, et c’est moche.

C’est pour cela que nous commémorons le centenaire de l’armistice en ce 11 novembre. Dans ces commémorations, nous essayons de dire à nos enfants pourquoi nous ne souhaitons pas recommencer la guerre, autant que cela est possible.

Que Dieu vienne à notre aide pour continuer la construction de son Église. Et qu’Il donne la paix à notre monde, Amen.

Homélie “sois le vainqueur du mal par le bien”

Septième dimanche du temps de la Croix

P. Béchara AOUN

Frères et sœurs, nous sommes au septième dimanche du temps de la croix. En ce dimanche, nous clôturons notre année liturgique. L’Église maronite nous propose aujourd’hui ce passage de l’évangile qui commence par l’arrivée majestueuse du Fils de l’homme entouré par tous ses anges.

Il y est écrit à la fin que certains partent au châtiment éternel alors que d’autres vont à la vie éternelle. Cette lecture nous est proposée après une série d’extraits de l’évangile, au cours des deux semaines précédentes, où est abordée la question du royaume. Souvenez-vous de la parabole des dix vierges il y a deux semaines, et dimanche dernier de la parabole de l’homme qui distribue sa fortune à ses serviteurs avant de partir en voyage. Nous croyons que Dieu nous a créé pour vivre. Sa volonté est de nous donner son royaume en héritage. Il nous veut vivant pour toujours, auprès de lui, dans son royaume. Dans l’évangile de Luc 17,21 il est écrit : le royaume de Dieu est au milieu de vous. Aujourd’hui, Jésus Christ redit, d’une autre manière, que le royaume de Dieu est au milieu de nous.

En effet, le royaume de Dieu c’est être avec le Seigneur, et le Seigneur s’identifie à chaque être humain en souffrance ou dans le besoin. Car tout être humain a besoin d’aimer et d’être aimé. Très tôt, les premiers chrétiens ont compris cela. Ils se sont organisés pour combattre la misère de leur temps. Ils étaient attentifs aux plus faibles. Ils visitaient les malades. Et même, certains apôtres guérissaient les malades par l’imposition des mains. Quand Saint Paul, dans son épître aux Romains 12, invite les fidèles à vaincre le mal par le bien, il leur dit comment faire : bénissez, priez, aimez, partagez, accueillez, ayez de la compassion, et faites tout cela avec beaucoup d’humilité. Alors, à quand date la dernière fois où j’ai vaincu le mal par le bien ? Ne cherchons pas très loin.

Nous sommes en train de le faire à l’instant. Je m’explique : dernièrement, je suis tombé sur une petite vidéo où un enseignant explique à ses élèves que si Dieu a tout créé cela veut dire qu’Il a créé le mal également. Alors un enfant conteste et lui demande si le froid existe, ce à quoi l’enseignant répond : évidemment. Là, l’enfant lui dit que, physiquement parlant, le froid n’existe pas et qu’il s’agit uniquement de l’absence de chaleur. Puis l’enfant, pour vérifier si l’enseignant a compris, lui demande si la nuit existe. Là encore l’enseignant lui répond que oui. Alors, l’enfant explique qu’il s’agit uniquement de l’absence de lumière. Pour arriver à la conclusion que le mal n’est que l’absence du bien.

Dans la vidéo, cette pensée a été attribuée à Albert Einstein. Il faut dire que Saint Maxime le confesseur, puis Saint Thomas d’Aquin avaient déjà, bien avant Einstein, travaillé sur la question du mal et étaient arrivés à cette conclusion : le mal comme étant l’absence du bien.

Alors, pour combattre le mal, ne lui laissons pas de place dans nos cœurs. Faisons le bien, et continuons à nourrir notre vie de l’amour de Dieu. Amen

Homélie Deuxième dimanche après l’Exaltation de la Croix

P. Béchara AOUN

Évangile du jour

“ À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira “.

Frères et sœurs, nous sommes au deuxième dimanche du temps de la croix. Dimanche dernier, Jean et Jacques demandent au Seigneur : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire». Et ce dimanche, les disciples demandent à leur maître, en privé sur le mont des Oliviers : « quel sera le signe de ta venue et de la fin du monde ?»

Plus que trois ans pour arrêter un changement climatique irréversible. C’est ce que nous avons entendu ou lu l’année dernière à travers les médias. Ce genre d’information nous met face à nos responsabilités liées à notre manière de vivre. Et en même temps, cela nous donne un sentiment d’impuissance devant l’ampleur de ce qui est annoncé. Nous voyons alors par exemple dans la chaleur excessive un signe précurseur de cette catastrophe. Du coup, certains décident de changer de mode de vie et en adoptent un proche de la nature. Ils consomment moins, ils consomment Bio et que sais-je encore. D’autres au contraire ne se sentent pas concernés. Ils rejettent la faute sur les industriels, les politiques, etc. Certains se sentent découragés, ils se disent que leurs petits gestes écolo quotidiens ne changeront rien à cause des personnes irresponsables qui ne font qu’empirer la situation.

Sur un autre registre, en rapport à la Bible, la grande catastrophe a un nom : la fin du monde. Des sectes telles que les témoins de Jéhovah se servent de ce sujet, fixent de fausses dates. Ils ont des objectifs douteux. Nous savons que l’Église traverse une terrible crise, pas uniquement en Occident, mais aussi en Orient. Cela va-t-il hâter la venue du Christ dans la gloire ? Nous n’en savons rien.

Mais alors comment puis je faire face à la fin du monde ? Que fait le chrétien devant cette catastrophe annoncée par Jésus en personne et qui dépasse l’humanité entière ? Nous pouvons faire face à la fin du monde par la foi. Nous avons cette assurance : la victoire est remportée. Christ est mort, Christ est ressuscité, Christ reviendra. Avant d’être assassiné par les Nazis, Dietrich Bonhoeffer , théologien et pasteur luthérien allemand, déclare : «notre victoire est certaine ». C’est exactement pour cela que tant de saints et de martyrs ont donné leur vie, à l’image de Takla que nous fêtons demain.

En attendant la seconde venue du Seigneur dans la gloire, rendons grâce au Seigneur pour le temps présent en suivant les directives de Saint Paul données aux Corinthiens « Reprenez donc vos esprits, et ne péchez pas ». Je rends grâce au Seigneur aussi pour toutes les personnes très attentives à la propreté de l’église et de la nature qui l’entoure, ramassant les déchets pour que toute la communauté se sente bien chez elle. Votre geste nous donne envie de prendre soin de la nature à notre tour, en jetant à la poubelle les déchets (gobelets, mégots de cigarettes, etc…).

Et prions pour que Dieu nous donne la force, la sagesse, l’humilité et le courage d’achever, dans la paix et l’inébranlable foi, notre séjour sur terre. Amen

Homélie du dimanche 29 avril 2018

P. Béchara AOUN

Dans son épître saint Paul nous dit que nous étions mort à cause du péché et que Dieu, dans sa miséricorde, nous a donné la vie.

La vie éternelle nous a été donnée par Jésus Christ.

« Suis-moi »

Frères et sœurs, en ce dimanche la diaspora libanaise est appelée à faire son devoir civique pour élire les députés. Alors pour aller voter, j’ai eu besoin de mon GPS. C’est une invention très utile. Le GPS me localise et une fois la destination saisie, il calcule les différents itinéraires; il y a des itinéraires plus courts que d’autres, et des itinéraires plus rapides que d’autres. Ainsi, par exemple, il est possible de choisir si nous souhaitons prendre l’autoroute ou pas par exemple. Pour arriver à ma destination il suffit de suivre les consignes. Mais il nous arrive parfois de faire fausse route. Alors le GPS se met à recalculer l’itinéraire et propose des solutions pour retrouver notre route.

Pour aller à un endroit nous empruntons des routes ou des chemins déjà tracés par d’autres. Nous faisons confiances aux moyens que nous avons, GPS, carte, balisage…Le Christ ressuscité demande à Pierre de le suivre. Dans l’Évangile, il me dit aussi « Suis-moi ». Suivre le Christ c’est l’aimer. Aimer le Christ c’est le suivre. C’est pour cette raison que le ressuscité demande à Pierre : m’aimes-tu ? Et ensuite il lui demande de le suivre.Les saints et les saintes qui nous ont précédés ont déjà tracé des routes pour suivre le Seigneur. Notre pèlerinage à Notre dame du Laus nous a fait découvrir Benoite Rencurel. La Vierge Marie lui est apparue plus de 400 fois sur 54 années consécutives. Ce lieu de pélerinage dans les Hautes Alpes a été voulu par le Seigneur pour la conversion des pécheurs. La réconciliation est l’une des grâces que nous pouvons obtenir dans ce sanctuaire. Benoite était un GPS en son temps. Elle menait les pèlerins auprès du Seigneur.

Chers frères et sœurs nous sommes sollicités sur les réseaux sociaux par différentes pages pour que l’on devienne leurs suiveurs, followers, pour leur bien à eux. Ainsi ils gagnent de l’argent, de la notoriété, etc.. Le Seigneur nous demande de le suivre pour notre bien à nous, pour qu’on obtienne des grâces…Le GPS des chrétiens est la Bible, les sacrements, et les témoins de la foi. La destination des chrétiens est d’être avec Dieu. Nous le sommes dès ici-bas et nous resterons auprès de Lui pour l’éternité. Alors utilisons nos GPS pour trouver notre chemin, Amen.

Homélie du Dimanche Nouveau (8 avril 2018) et de l’Annonciation (9 avril)

P. Béchara AOUN

Textes du jour

Lc 1, 26-38 Ga 3,15-22

Al Massi7 Kam 7akan kam. Nos frères orthodoxes fêtes pâques aujourd’hui!

Frères et sœurs en Jésus Christ, nous voici aujourd’hui au deuxième dimanche de pâques, appelé le dimanche nouveau selon la liturgie maronite. C’est le dimanche de la miséricorde institué par le Saint pape Jean-Paul II à la demande de Sainte Faustine. Habituellement, nous prenons le chapitre 20 de l’évangile selon Saint Jean avec le fameux dialogue entre le disciple Thomas, qui avait du mal à croire en la résurrection, et le christ ressuscité. Cette année, la fête de l’annonciation a été déplacée du 25 mars qui tombait le dimanche des rameaux au lundi 9 avril.

Avec Père Joseph nous avons trouvé bon de célébrer cette grande fête mariale aujourd’hui. L’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu.Le ciel rejoint la terre. Dieu communique avec l’homme. Il envoit un ange. Le ciel et la terre sont remplis de sa gloire. La vierge Marie était à l’écoute. Alors, un véritable dialogue s’engage. Le message que Dieu voulait transmettre à l’homme depuis très longtemps a été délivré avec succès. Et ceci grâce à Marie qui s’était préparée pour recevoir ce message qui est de la plus haute importance. En deux mots Dieu parle.Cela nous arrive de ne pas être à l’écoute.

Dans la famille, les conjoints se plaignent des fois en disant : je te parle et tu ne m’écoutes pas. De même les parents avec leur enfant, on leur dit souvent : écoutez moi. Les enfants avec leurs parents aussi éprouvent ce besoin d’être écoutés. À l’école, n’en parlons pas! Les professeurs disent que les élèves sont bavards, qu’ils papotent et n’écoutent pas les explications et puis qu’ils ne comprennent rien. A l’église, des fidèles se mettent sur le banc arrière et n’arrêtent pas de parler alors non seulement ils n’écoutent pas et ne participent pas mais ils empêchent les autres fidèles de prier aussi. Souvent, au cinéma même, nous sommes face à ce problème. On se demande pourquoi ces gens ont acheté un billet alors qu’ils n’arrêtent pas de parler du début à la fin du film. Les écrans n’arrangent en rien cette situation.

Voici une petite histoire pour illustrer mon propos : On raconte que, dans une ville, il y a eu des intempéries. L’inondation commençait à inquiéter les habitants. Le niveau de l’eau montait doucement, alors tout le monde a été appelé à quitter la ville. Mais un homme refusait d’écouter les consignes données par le préfet et resta chez lui en se disant : Dieu me sauvera. Le niveau de l’eau continua de monter, les voisins lui proposent de l’emmener avec eux mais il refuse, se disant que Dieu allait le sauver. Plus tard, les secours arrivent pour évacuer les derniers piégés mais lui refuse toujours de quitter en se disant que Dieu le sauvera.

Chers frères et sœurs, ne confondons pas magie, fiction et foi. Nous croyons en un Dieu qui s’est fait chair et qui agit à travers nous et à travers nos prochains.Chers parents, il est de votre responsabilité d’apprendre à vos enfants d’écouter et de parler au bon moment. Et ceci déjà en montrant l’exemple. Dieu parle et souhaite communiquer avec nous.Apprenons de la Vierge Marie à être attentifs pour accueillir la parole de Dieu. Car Dieu a de bonnes nouvelles à nous transmettre. Amen

Homélie Dimanche de Pâques

P. Béchara AOUN

Révérend père Joseph, chers frères et sœurs, nous voilà dimanche.

Nous fêtons en ce jour la résurrection du Christ après avoir marché à sa suite le dimanche des rameaux. Nous avons eu une semaine sainte riche en prières, chants, jeûne, méditations, décorations, enseignements, et adoration.

Ainsi nous avons accompagné Jésus Christ dans sa passion jusqu’à sa résurrection. Et c’est là que nous pouvons rendre grâce au Seigneur pour cette paroisse bien vivante à travers l’engagement d’un grand nombre de fidèles pour aider l’ensemble de la communauté à vivre en profondeur ces temps forts.

Croyez moi, sans le travail et le zèle de toutes ces personnes nos célébrations ne seraient pas pareilles. Pour montrer notre reconnaissance à ceux parmi nous qui veillent avec bienveillance nous pouvons les applaudir. Al Massi7 Kam, Al Massi7 Kam, Al Massi7 Kam !

Qui nous roulera la pierre ? C’était un véritable souci pour ces trois dames. De leur côté :

1-elles savaient qu’il y avait un obstacle (une grande pierre les empêchait de mener à bien leur mission).

2-elles avaient fait ce qu’elles pouvaient (elles ont acheté le parfum et se sont mises en route à la première heure sans perdre leur temps).

3 – elles reconnaissaient le besoin d’avoir quelqu’un de plus fort qu’elles pour rouler la pierre.

Frères et soeurs, face à l’impasse Dieu peut nous surprendre agréablement. Et si la pierre pour les dames représente mon péché qui m’empêche de vivre? Dans le cas où mon péché devient comme une grosse pierre qui m’enferme dans la peur, la culpabilité, les idées noires et la mort, ce passage de l’évangile m’apprend que :

1- J’ai besoin d’ identifier les obstacles qui m’empêchent de vivre en enfant aimé de Dieu; (orgueil, avarice, jalousie, impureté, mensonge, colère, gaspillage, indifférence…) (examen de conscience)

2- C’est à moi de décider de m’en sortir et de faire tout ce qui est en mon pouvoir (la prière)

3- Il est nécessaire de reconnaître le besoin d’être aidé (sacrement de pardon)

La bonne nouvelle est qu’avec Dieu il n’y a pas d’obstacle qui tienne, mise à part notre liberté bien sûr. Dieu est tout puissant.

C’est dans ce sens que la tradition de casser les oeufs signifie que la vie est plus forte que la mort. Quand je casse l’oeuf dans cette fête je dis que Dieu est capable de me tirer d’affaire. Il l’a déjà fait par le passé (cf le témoignage du couple touché par le cancer et qui dans la foi et la confiance en Dieu a surmonté cet obstacle et a obtenu une guérison.)

Oui notre Dieu est Vivant Halléluia. Al Massi7 Kam, Al Massi7 Kam, Al Massi7 Kam,