Homélie 1er dimanche après l’épiphanie

P. Joseph G. EID

Lectures du 2nd dimanche après l’Épiphanie

Cor. 4, 5-15 et Jn 1, 35-42

Chers frères et sœurs, nous sommes au premier dimanche après l’épiphanie. Pour ceux d’entre vous qui suivent au quotidien les lectures du jour, vous avez sans doute remarqué que nous avons dévié de ce qui était prévu pour aujourd’hui. En effet, comme mon confrère le révérend père Béchara célébrera la semaine prochaine la St Antoine, j’ai choisi les lectures de dimanche prochain, toujours dans le cadre du temps liturgique de l’épiphanie qui s’étalera jusqu’au dimanche des noces de Cana. Cela dit, les lectures qui nous sont proposées durant tout ce temps liturgique tournent autour de l’identité de Jésus, surtout révélée durant son baptême au Jourdain, en lien avec les deux autres personnes de la Trinité.

Nous apprenons à mieux connaître Jésus-Christ, et ce qui nous est dévoilé, au fur et à mesure, nous dit quelque chose de nous-mêmes également, de notre dignité humaine, et du rapport/relation que nous sommes sensés entretenir avec Dieu et avec les autres. Dans l’évangile du premier dimanche après l’épiphanie, Jean Le Baptiste, en voyant Jésus, témoigne et proclame : Voici l’Agneau de Dieu, et il termine au verset 34 en disant :

Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu”.

Le Baptiste voit et découvre/témoigne de la vocation de Jésus. Dans l’évangile de Jean, il y a toujours ce lien entre voir et dire, entre vue et vocation. Rappelez-vous, par exemple, la passion quand Jésus voit Marie et le disciple, et qu’il dit à Marie : voici ton Fils. Marie découvre sa vocation de mère/maman des fils bien-aimés. De même, Jésus regarde le disciple bien-aimé et il lui dit : Voici ta mère. Chaque disciple bien-aimé découvre en Marie sa maman. Ici, Jean-Baptiste voit Jésus et découvre que sa vocation est de rendre témoignage. A celui qui cherche authentiquement, à celui qui est en quête, Jésus demande, comme il le fait avec les deux disciples de l’évangile d’aujourd’hui :

« Que cherchez-vous » ?

et il nous invite : « Venez, et vous verrez ». En tant que disciples du Christ, nous sommes invités au mouvement, nous sommes appelés à sa suite. Suivre le Christ ne se limite pas à une démarche intellectuelle. Il faut accepter de se laisser mouvoir à tous les niveaux. Il faut Le suivre, il faut chercher à Le voir, à voir où Il demeure. Suivre le Christ c’est entrer en relation avec Lui en toute intimité, entrer en Sa demeure et en même temps découvrir sa vocation de témoin.

Chers frères et sœurs, Jésus pose son regard sur Simon, et il lui transmet sa nouvelle identité, sa nouvelle vocation. Il devient Pierre. En quelque sorte, notre identité de chrétien doit se laisser changer par le regard que pose le Christ sur nous. Nous qui sommes à sa suite, regardons-le méticuleusement. Acceptons le changement, le déplacement. Demeurons avec Lui. Bien-plus, soyons des témoins de la Bonne Nouvelle. A Notre Seigneur la gloire pour les siècles des siècles.

Homélie de la fête de l’Epiphanie

P. Joseph G. EID

Évangile du jour

Lc 3 : 15-22

L’Épiphanie, frères et sœurs en Christ, est un moment de révélation, un moment dans lequel nous réalisons quelque chose d’important à propos de Dieu et de nous-mêmes. L’épiphanie révèle que Jésus est le Sauveur de son peuple, mais également de tous les êtres humains qui ont vécu ou vivront. Jésus est aussi ton Sauveur et le mien. Et quand nous sommes sauvés, il nous arrive quelque chose : nous abandonnons notre propre agenda et commençons à vivre pour le salut des autres. Nous ne vivons plus pour nous seuls mais pour lui qui est mort et ressuscité pour nous, envoyant le Saint-Esprit de son Père comme premier cadeau à tous ceux qui croient en lui : Le Saint-Esprit à travers lequel nous ne vivons plus pour nous-mêmes mais pour lui, le Saint-Esprit, la plénitude de la grâce dans nos cœurs nous permettant d’achever l’œuvre de Jésus dans notre monde.

Aujourd’hui c’est l’Epiphanie, le baptême du Seigneur. Et aujourd’hui, chacun de nous se voit rappeler sa propre renaissance par l’eau et l’Esprit. Les quatre évangiles, chacun à sa manière, mentionnent que Jésus a été baptisé par Jean. Le baptême de Jean était différent du nôtre. Ce n’était pas un sacrement, même si c’était un pas en avant. C’était un signe extérieur de repentance. En traversant le Jourdain vers la terre promise, le peuple d’Israël exprimait le désir de repentance, de recommencer, d’être le peuple que Dieu voulait qu’il soit. Et Jésus, aujourd’hui, les rejoint. Il n’était pas un pécheur ; mais il s’identifie avec son peuple pécheur. Jésus descend dans l’eau. Il était déjà « descendu du ciel », comme le dit le credo : il ne s’agit pas d’un voyage spatial, mais de son incarnation. Maintenant, il descend encore plus loin : dans le flot boueux et tumultueux de l’histoire de l’humanité pécheresse. Bien plus, en mourant sur la croix il descend dans le royaume des morts. Il s’abaisse encore plus, voire à l’extrême. Et le Saint-Esprit « descend » sur lui aujourd’hui. Le Fils et l’Esprit, les deux mains du Père, descendent ensemble, jusqu’à nous, jusqu’à toucher le plus bas de notre humanité – afin que le Père puisse nous récupérer, nous ramasser, nous ramener dans ses bras.

C’est la révélation déconcertante d’un Dieu-Amour.

Et ce mouvement continue encore. Par notre baptême, Jésus descend à notre niveau. Il vit sa vie avec chacun de nous. Les Pères de l’Église aiment dire qu’aujourd’hui, le Christ a purifié, consacré l’eau et ainsi inauguré le sacrement du baptême. Nous pouvons élargir cet horizon. L’histoire humaine est l’eau. Nous menons des vies ordinaires, avec toutes nos failles et nos blessures. Pourtant, le Christ est à notre porte. Il vient. Il nous envoie l’Esprit. Il veut purifier notre vie et y déverser la foi, l’espérance et l’amour. Il donne, élargit et approfondit notre vie. Il remplit l’ordinaire de tous les jours de sens, de grâce et de prière. Après son baptême, Jésus prie, et le ciel s’ouvrit dit saint Luc. Il en est ainsi en nous. Les cieux sont ouverts. Et le Saint-Esprit descend et le Père dit : Tu es mon Fils/ma Fille, le bien-aimé(e) ; en toi je trouve ma joie. Chaque jour, le Père le dit à chacun de nous.

Chers frères et sœurs, ayons cette consolation. L’eau vitale du Christ coule déjà dans nos vies (pas de pubs). Qui sait ce qui attend chacun de nous cette année ? Mais ce dont nous pouvons être sûrs, c’est que Dieu est déjà là. Dieu est avec nous. Christ est en nous. Le Saint-Esprit repose sur nous. A Notre Seigneur la gloire pour les siècles des siècles.

Homélie de la présence de Jésus au Temple

Mgr. Elias Adess

Évangile du jour

Lc 2 : 41-52

وجود الرب في الهيكل في هذا الأحد يكلمنا الإنجيلي لوقا عن يسوع الفتى ابن اثنتي عشر سنة وعلاقته مع عائلته البشرية والعائلة الثالوثية الإلهية ليعطي أهمية هاتيين العائلتين. ونحن اليوم قد فقدنا بعض الشيء من هذه الأهمية، فالعائلة البشرية تعطينا الإنتماء البشري كأبناء الجنس البشري والولادة الثانية بالمعمودية التي سوف نحتفل بها الأسبوع القادم مع معمودية يسوع في نهر الأردن على يد يوحنا المعمدان تدخلنا في العائلة الروحية الكنسية، وهو أن نصبح أبناء الله بيسوع المسيح. سأنطلق من الآياتين التي تظهر لنا العائلتين الأولى: قالها يسوع لأبواه  » يجب عليّ أن أكون في بيت أبي » (Luc 3/49) “ il me faut être chez mon Père ” والثانية:  » ثم نزل معهما، وعاد إلى الناصرة، وكان خاضعاً لهما » ( لوقا. 3/51) “ Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis ” (Luc. 3/51) فيسوع عاش حياته بملئها في عائلته البشرية بالناصرة وعائلته الثالوثية بعلاقته بالآب السماوي والروح القدس وكانت نتيجة هذه الحياة ما أوضحه الإنجيلي لوقا بقوله:  » وكان يسوع ينموا في الحكمة والقامة والنعمة عند الله والناس.

Quant à Jésus, il grandissait en sagesse en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes

(Luc. 3/52)

واليوم بتأملي سألقي بعض الأضواء على أهمية عائلاتنا البشرية والروحية، فالعائلة البشرية يجب أن تكون بتطابق مع العائلة الروحية، كما تعلمنا أن العائلة البشرية المؤمنة هي كنيسة مصغرة في العالم. فكل ما يقال عن العائلة البشرية يتطابق مع العائلة الروحية.

La joie et le bonheur et la coopération sont le but de la vie humaine et de la vie spirituelle : la famille humaine et spirituelle de l’église Elles sont l’histoire dans le passé. Et la tradition au présent. Et enfin la continuité de la vie dans l’avenir. Ces sont des mots : l’histoire, la tradition, et la continuité. Je pense qu’ils parlent et répondent à la même question : quelle est la beauté de la famille? Je crois que :  » c’est un rêve d’aujourd’hui ; mais un but « . C’est dans le cadre de notre famille que nous réalisons une grande partie de notre cheminement dans la vie, comme Marie et Joseph l’ont fait avec jésus. Et l’église nous aide aussi à choisir le chemin. Dans nos familles humaines et ecclésiales ou paroissiales : nous aimons, nous servons, nous apprenons les uns des autres. Et nous partageons nos joies et nos peines Et enfin : nous ne pouvons pas choisir les conditions de notre naissance. Mais nous pouvons choisir chaque jour de fortifier notre famille et de la rendre plus heureuse.

هذه بعض الميزات التي يجب أن تمتاز بها عائلاتنا أمام تحديات كثيرة واليوم يعطينا الإنجيلي لوقا مثلا حياً عن العائلة في عالم كثرت فيه الأفكار والإيديولوجيات التي تحارب العائلة بشقيها الروحي والثقافي والبشري. بترويج فكرة الطلاق والزواج الغير شرعي، والمساكنة، الزواج المثلي والتفكك العائلي وما شابه ذلك. ولاسيما تشويه العائلة الكنسية بالتحرش الجنسي، والبدع الشيطانية التي تطلق ضد عقيدة الكنيسة. فعندما نقتل العائلة البشرية والعائلة الروحية الكنسية نقتل الإنسانية والإنسان لأن كينونة الإنسان من العائلة التي ينتمي إليها. يارب بشفاعة العائلة المقدسة قدس عائلاتنا وأعطيها النعمة والحكمة والقامة أمامك وأمام الناس لك المجد إلى الأبد.

Homélie du 25 Décembre

Le jour de Noel

P. Joseph G. EID

Noël, frères et sœurs, fait revivre en nous des souvenirs d’innocence, des souvenirs d’enfance, quand nous avions toutes les raisons de croire et d’espérer que la vie serait douce et que nous pourrions être gentils, à notre tour, avec tous ceux que nous voulions rencontrer.

Noël produit cet effet en nous, mais pas seulement ! À Noël, nous est offerte la grâce de redevenir des enfants, car Dieu lui-même entra dans notre monde comme un petit enfant. Et tous ceux qui accueillent cet enfant dans leur cœur reçoivent la grâce de devenir eux-mêmes un enfant de Dieu. C’est le miracle de Noël :

Dieu a choisi nos cœurs pour sa propre naissance, partageant notre humanité afin de nous diviniser. Noël nous révèle à nouveau le pouvoir de guérison, de la révérence et du respect devant tout ce qui est humain en nous et chez les autres.

Le miracle de Bethléem se produit aussi dans nos vies lorsque nous prenons sur nous l’esprit et le cœur de ceux qui étaient présents en cette nuit : Marie, Joseph, les bergers et les mages, tous ayant reçu un message personnel d’un ange, et tous chargés de le partager et de le diffuser – pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Marie, déjà émerveillée par la conception et la naissance de son enfant, s’étonne encore plus de ce que les bergers ont à raconter. Ce qu’ils ont vu et entendu. Elle chérit tranquillement le miracle de Bethléem, le prenant dans son cœur et elle le méditera, dans la joie et le chagrin, tous les jours de sa vie, et même pour toute l’éternité.

Chers frères et sœurs, en ce jour béni, je prie pour chacun de nous, pour que, devant ce mystère intarissable de l’incarnation, nous gardions cette ardeur de foi, cet élan de l’annonce, cette joie de Noël, cet acharnement à la justice, cette ouverture du cœur à la vie, et ces retentissements des cris d’actions de grâce dans notre vie. Que Noël soit, tout au long de notre vie, notre itinéraire de vie qui nous mène à incarner l’amour de Dieu au sein d’un monde pauvre dont la vraie richesse ne peut être que ce petit enfant.

Woulida al Masi7 !

Homélie du 24 décembre

Solennité de la nativité de Notre Seigneur

P. Joseph G. EID

Il y a longtemps, un grand général était sur le point d’envoyer son armée de terre faire face à un puissant ennemi, bien plus armé. Il se dirigea vers l’ennemi par voie maritime. Quand ils atteignirent la côte, les soldats descendirent et toutes les cargaisons furent déchargées. A la surprise de tous, le général ordonna de mettre le feu à tous les navires. S’adressant à ses hommes avant la bataille, il déclara : « Voyez-vous ces bateaux partir en fumée ? Cela signifie que nous ne pouvons pas laisser ces rivages en vie sans gagner ! Nous n’avons plus de choix ; nous gagnons où nous périssons. » Ils ont gagné !

La vie est une bataille que vous pouvez gagner ou perdre. Le Christ est venu dans ce monde pour gagner la bataille, au prix de sa propre mort. C’est le vrai sens de Noël, qui rejoint celui de Pâques. Notre bataille devrait être une bataille d’amour, comme celle de Jésus. Même sa nativité a été marquée par une séparation entre deux camps. Quel camp allons-nous choisir au cours de cette bataille ? Ferons-nous partie des habitants indifférents de la ville ou des bergers chaleureux de la campagne. Quels sentiments remplissent nos cœurs en cette belle soirée ? Comment allons-nous nous approcher de Toi ce soir de Noël ?

En ce soir béni, petit enfant, nous nous approchons de toi pour t’adorer. Nous sommes tous là, mendiant, pour nous et pour les autres, la guérison spirituelle, la guérison émotionnelle, la guérison mentale, la guérison physique, mendiant toute forme de guérison qui ne peut se produire que lorsque l’amour coule à flots. Et ce soir, l’amour coule à flots de cette mangeoire.

En ce soir de Noël également, ce ne sont pas uniquement les petits qui vont recevoir des cadeaux. Nous nous approchons de toi comme les rois-mages. Nous voulons, chacun à notre manière, t’offrir des présents pour t’exprimer notre amour. Nos cadeaux de Noël sont des fleurs que nous offrons aux membres de nos familles ou aux amis, des câlins, des moments partagés, peut-être de l’argent, notre expertise, ou une simple présence humaine chaleureuse.

Petit enfant, nous avons tous quelque chose de précieux à te donner. Nous sommes de ton camp. C’est le vrai bonheur de Noël. C’est notre vrai bonheur. C’est la guerre de l’amour que nous nous engageons à gagner. Oui petit Jésus, ce soir nous avons choisi notre camp. Nous sommes tes guerriers. Et nous nous engageons à brûler les navires de sécurité, les navires de haine, les navires de jalousie et d’indifférence. Alors, nous pourrons gagner cette guerre ; nous n’avons pas d’autre choix que de gagner cette guerre ; car il en va de notre humanité.

En ce soir de Noël et d’espérance, nous venons vers Toi ; nous avons confiance en Toi et nous croyons que tout est possible ce soir, car Tu es avec Nous !

Woulida al Masi7 !

Homélie sur la Généalogie de Jésus

P. Béchara AOUN

Évangile du jour

Mt 1 : 1-17

Révérends pères Joseph Eid et Jean-Maroun Helou, chers frères et sœurs. Il y a quelques jours, pendant la rencontre avec les enfants Fersen, quelqu’un voulait savoir pourquoi les évangiles ne précisent pas la date de naissance de Jésus Christ. Aujourd’hui, j’ai envie de vous demander pourquoi Saint Matthieu se livre à ce travail long et méticuleux en établissant la généalogie de Jésus Christ ? Quelqu’un a-t-il une idée ?

Personnellement, j’ai beaucoup d’admiration pour le travail de mon beau père qui scrute les archives à la recherche d’informations lui permettant d’établir sa généalogie. C’est un travail qui demande du temps, il faut être patient et persévérant. Et en même temps, c’est un travail gratifiant car il permet de découvrir des liens de parenté inattendus. C’est ainsi par exemple qu’il a découvert un lien de parenté entre lui, protestant, et le Saint Curé d’Ars, prêtre catholique.

Frères et sœurs, la Bible s’intéresse essentiellement aux informations nécessaires au salut de ses lecteurs! Alors, dans cette généalogie, quelle est l’information nécessaire à notre salut ? En réalité, cette première page de l’évangile selon saint Matthieu est une mine d’informations nécessaires à notre salut. Pour être concis, j’ai choisi de vous parler aujourd’hui de Ruth. Ruth était moabite, donc extérieure au peuple choisi par Dieu. Je vous invite, en ouvrant vos Bibles quand vous rentrerez, à découvrir son histoire passionnante dans le livre de Ruth. Elle est mariée une première fois avec un des fils de Noémie, une juive qui avait quitté le pays d’Israël à cause de difficultés économiques et qui s’était installée dans le pays des Moabites. L’époux de Ruth décède, mais Ruth reste fidèle à sa belle mère et l’accompagne à Bethléem. Elle se marie avec Booz et devient plus tard la grand-mère de Jessé qui a engendré le grand roi David.Une étrangère est à l’origine de la naissance du Messie attendu. Attention, c’est probablement une information nécessaire à notre salut. Cela veut dire que, même si tu te sens étranger, extérieur, loin de Dieu et de son peuple pour x raison, l’évangile de ce jour veut t’encourager et te dire que toi aussi tu as ta place dans cette histoire de salut. Chaque personne a de la valeur aux yeux de Dieu.Dans son épître aux Romains, St. Paul exhorte et écrit : « vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelé ». Donc pas d’exclusion, mais au contraire un appel à vivre ensemble, à prier ensemble, à adorer Dieu ensemble. A deux jours de Noël, il n’est pas tard pour refaire la paix avec ceux et celles que nous avons exclus de notre vie à tort. Frères et sœurs, dans sa lettre aux Galates, St Paul écrit :

« Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ », Ga 3 / 28.

Confions nos familles, nos parents, nos ancêtres à la bonté et à la miséricorde de Dieu. Lui qui a épousé notre humanité pour la sauver, qu’Il éloigne de nos cœurs tout mauvais penchant pour accueillir le prince de la paix. Amen.

Homélie de la Révélation à Joseph

P. Joseph G. EID

Évangile du jour

Mt 1 : 18-25

Chers frères et sœurs, les lectures d’aujourd’hui nous invitent à méditer le mystère du Christ. Paul, dans son épître aux éphésiens, laisse entendre que ce mystère…révélé aux Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit… c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.

Dans le texte que nous venons d’entendre de l’évangile de Matthieu, nous contemplons le mystère du Christ à travers l’expérience qu’en fait Joseph, alors que dans l’évangile de Luc, c’est à travers l’expérience de Marie. Quoi qu’il en soit, Matthieu veut que nous nous concentrions sur le Christ-bébé qui va venir. Le texte insiste sur la naissance virginale de Jésus : …l’enfant qui est engendré en Marie vient de l’Esprit Saint. Elle est enceinte, et le pauvre Joseph n’a rien à voir là-dedans. Il en est juste informé par l’ange qui lui révèle ce qu’il a à faire. Cet enfant est le Fils de Dieu. Joseph lui donnera son Nom, Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. C’est la mission de Jésus annoncée par l’ange à Joseph.

En même temps, c’est à Joseph de coopérer avec Dieu en nommant l’enfant, en lui conférant cette mission. La personnalité de Joseph est aussi mise en évidence dans ce texte : il est un homme juste ; et ses réponses à l’ange sont en concordance avec celles de Marie. Elles indiquent qu’il est comme Marie, une personne de vertus, humble, une personne de foi. Comme elle, il veut servir le Seigneur. Comme elle, il est prêt à s’aventurer, même dans l’inconnu, car il a confiance. Cette confiance l’incite à obéir : Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. Joseph protecteur de Marie et de l’enfant Jésus a été, à travers les âges, déclaré gardien de l’église universelle.

Chers frères et sœurs, nous qui sommes en Avent, en attente, nous qui attendons comme des parents impatiemment la naissance de leur enfant, et qui préparent la venue de ce nouvel être qui va changer leur vie, avec beaucoup d’enthousiasme, nous avons en Joseph un modèle de foi. Un homme qui accueille la vie avec beaucoup d’humilité et reconnaît que cette vie ne vient pas de lui. Mais il en est responsable. Sa responsabilité, il la reçoit de Dieu en qui il a confiance. Ayons, comme Joseph, ces mêmes dispositions. Mettons-nous au service du projet de Dieu qui veut nous sauver, qui veut sauver le monde en son Fils. A Notre Seigneur la gloire pour les siècles des siècles. Amen !

Homélie Naissance de Jean-Baptiste

P. Béchara AOUN

Évangile du jour

Lc 1: 57-66

Frères et sœurs, Mr. Antoine Zahra ancien député, je m’approche de vous tous aujourd’hui et ainsi m’assure que tout le monde voit le gros galet que je porte à la main. Pour certains, ce galet est une arme qui peut détruire, comme nous avons pu le voir à la télévision ces derniers temps. Notre chère chorale en a fait la triste expérience vendredi dernier au soir, alors qu’elle était en pleine répétition, préparant des chants pour la messe. Quelqu’un a en effet jeté une très grosse pierre, que voici, cassant la grande vitre derrière moi, probablement dans l’intention de blesser, car l’église était éclairée et la chorale chantait à l’intérieur. Merci Victor Jawhar d’être venu boucher le grand trou laissé dans la vitre par cette pierre, car ce matin un grand vent s’était levé accompagné de pluie. Ton travail a protégé cette partie de l’église.

Nous autres, chrétiens d’Orient, avons fait cette expérience de violence dans nos pays d’origine. Nous savons que la violence et la guerre engendrent le malheur et la mort. Cela ne veut pas dire que l’on accepte le mal qui nous est fait. Plus encore, il est de notre devoir de nous protéger et de protéger la vie qui est un don inestimable. Comment l’Église répond-elle à la violence ? Hier, avec beaucoup de dignité et d’élégance, 19 martyrs chrétiens, tués en Algérie dans les années 90, ont été béatifiés. Voilà comment l’Église répond à la violence. Elle nous rappelle que la vie a de la valeur. Alors, si certains adoptent l’esprit du monde et utilisent la pierre pour détruire, d’autres, ceux qui adoptent l’esprit de Dieu, voient en cette pierre un moyen pour construire des ponts dans le but de protéger. C’est à chacun de nous de décider quel Esprit il souhaite adopter dans ce temps de l’Avent. Nous nous reconnaissons pécheurs, car personne n’est parfait, mais nous souhaitons choisir Dieu qui se révèle en ce Dimanche dans sa miséricorde. Oui, nous fêtons la naissance de Jean qui, par son prénom, nous rappelle que Dieu fait miséricorde et nous invite à faire de même.

Offrons cette messe pour la conversion de la personne qui, en lançant une pierre sur la vitre de cette église, pensait pouvoir détruire la paix que nous avons dans le cœur, car nous avons un partenaire tout puissant pour qui rien n’est impossible. Dieu a donner à une dame âgée et stérile la possibilité de devenir une maman. Il a régénéré son corps, il peut tout. Amen

Homélie Visitation de la Vierge à Elisabeth

P. Joseph G. EID

Évangile du jour

Chers frères et sœurs, en ce dimanche de la Visitation de la Vierge Marie à Elisabeth, nous visitons nous-mêmes le deuxième mystère joyeux du rosaire qui nous appelle à renforcer notre élan de missionnaire chrétien. Ce texte d’aujourd’hui est riche en enseignements concernant l’importance de la présence de la Vierge de Marie dans la vie du croyant et dans chaque foyer chrétien. N’est-ce pas au disciple bien-aimé que le Seigneur a adressé ces paroles : Voici ta mère ? Nous pouvons déjà apprendre de la Vierge comment être des hommes et des femmes de prières qui se laissent inspirer par l’action et la présence de l’Esprit de Dieu dans nos vies.

Guidés par l’Esprit, nous pourrions alors ouvrir nos cœurs aux besoins des autres. Comme Marie, tout en sachant que notre cheminement vers l’autre pourrait s’avérer long et périlleux, ne laissons pas l’enthousiasme de notre charité s’affaiblir à cause de la chaleur et du poids de nos soucis quotidiens. Dieu veut mener le monde à sa sanctification. Avec Marie, portons Jésus en nous à chacune de nos visites et de nos rencontres avec les autres. Offrons Jésus au monde, ainsi jaillira de nos visitations un flot interminable de grâces. Marie apporte la vie même, la vie de son Fils, à ceux qui sont présents. Dans notre mission de chrétiens, nous ne pouvons pas séparer le cœur de Jésus de celui de Marie. Si nous considérons que notre vocation de chrétien est de guider et de ramener le monde vers Jésus, dans cette perspective Marie devient la première missionnaire. Comment, comme Marie, réussir nos missions ? La visitation nous montre l’union extraordinaire de Marie avec son époux mystique : l’Esprit Saint. L’action et la coopération de l’Esprit au cours de cette visite saute à nos yeux : Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint.

Une simple salutation de la Vierge Marie remplit l’atmosphère de la personne de l’Esprit Saint. Ce que nous dit amplement la prière du Je vous salue Marie, car, en saluant notre mère, on attend en retour une petite salutation de celle qui est remplie de grâces. Celui qui demande l’intercession de la Vierge Marie est confirmé dans sa vocation : Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Jean-Baptiste est déjà confirmé dans sa vocation de précurseur à travers la salutation de la Vierge Marie. Et cela est reflété dans l’allégresse et le bonheur que vit celui qui est appelé à une vocation particulière.

Chers frères et sœurs, n’hésitons pas à demander l’intercession de notre mère. Ayons cette confiance que, là où se trouve Marie, se trouve son Fils. Là où la Vierge va, elle amène une abondance de grâces et mène ses enfants à la sanctification. Sainte Marie mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, pour que nous glorifions Notre Seigneur à jamais. Amen.

Homélie L’annonce à Zacharie

P. Joseph G. EID

Évangile du jour

Lc 1 : 1-25

Chers paroissiens, nous sommes devant un très beau texte qui nous présente un personnage hors du commun : Zacharie. De Zacharie et de sa femme Elizabeth il est dit qu’ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable.

Et nous avons cette belle description de la rencontre de Zacharie avec l’ange Gabriel qui lui annonce la bonne nouvelle. Je m’arrête surtout sur le cœur du problème soulevé par l’ange : …tu n’as pas cru à mes paroles (x2). Zacharie avait, juste avant, demandé à l’ange : Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Homme de foi, il s’agit pour lui de savoir, car la foi est en lien avec le savoir et la connaissance. Et la réponse de l’ange est bien claire : Je suis Gabriel et je me tiens en présence de Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer cette bonne nouvelle… Autrement dit : Zacharie tu as toutes les données nécessaires, je viens te parler de la part de Dieu pour t’expliquer de quoi il s’agit. Malgré cela, tu n’as pas cru à mes paroles !

En comparant la réponse de Zacharie à l’ange, à celle de Marie, nous voyons qu’avec Marie, il y a un pas de plus. Déjà, elle y croit. Elle interroge l’ange, elle veut comprendre mais en même temps, elle aspire à autre chose : Comment cela va-t-il se faire ? Autrement dit, que dois-je faire ? Je suis prête à faire tout ce qui est requis et nécessaire. Et l’ange Gabriel commence à expliquer à Marie comment cela va se passer et quel rôle elle aura à jouer : L’Esprit Saint viendra sur toi etc. Revenons à Zacharie. Quelle est la sanction que l’ange impose au pauvre Zacharie : …tu seras réduit au silence et, jusqu’au jour où cela se réalisera, tu ne pourras plus parler, parce que tu n’as pas cru à mes paroles. Zacharie ne peut donc plus parler.

Et d’après l’interprétation de St Ambroise, Zacharie ne peut non plus écouter. Rappelez-vous quand, à la naissance de son Fils, on s’approcha de lui pour lui demander, par des signes, comment il allait appeler son enfant. Il est, comme le texte le dit, complètement réduit au silence. Chers frères et sœurs, je prie de tout cœur le Seigneur pour qu’Il nous offre une si belle sanction, une sanction qui nous laisse pénétrer, à travers le silence, le mystère de l’infini qui se révèle à nous dans ce petit enfant que nous attendons tout au long de ce temps liturgique.

Où que nous soyons, quelle que soit notre responsabilité au sein de la société ou de la paroisse, assumons notre identité chrétienne, non uniquement en étant juste devant Dieu, ou en suivant les préceptes et les commandements de façon irréprochable, mais surtout et avant tout à travers la confiance en Dieu qui vient nous parler et nous annoncer la bonne nouvelle.

A Lui la gloire à jamais !