Homélie L’annonce à Zacharie
P. Joseph G. EID
Évangile du jour
Lc 1 : 1-25
Chers paroissiens, nous sommes devant un très beau texte qui nous présente un personnage hors du commun : Zacharie. De Zacharie et de sa femme Elizabeth il est dit qu’ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable.
Et nous avons cette belle description de la rencontre de Zacharie avec l’ange Gabriel qui lui annonce la bonne nouvelle. Je m’arrête surtout sur le cœur du problème soulevé par l’ange : …tu n’as pas cru à mes paroles (x2). Zacharie avait, juste avant, demandé à l’ange : Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Homme de foi, il s’agit pour lui de savoir, car la foi est en lien avec le savoir et la connaissance. Et la réponse de l’ange est bien claire : Je suis Gabriel et je me tiens en présence de Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer cette bonne nouvelle… Autrement dit : Zacharie tu as toutes les données nécessaires, je viens te parler de la part de Dieu pour t’expliquer de quoi il s’agit. Malgré cela, tu n’as pas cru à mes paroles !
En comparant la réponse de Zacharie à l’ange, à celle de Marie, nous voyons qu’avec Marie, il y a un pas de plus. Déjà, elle y croit. Elle interroge l’ange, elle veut comprendre mais en même temps, elle aspire à autre chose : Comment cela va-t-il se faire ? Autrement dit, que dois-je faire ? Je suis prête à faire tout ce qui est requis et nécessaire. Et l’ange Gabriel commence à expliquer à Marie comment cela va se passer et quel rôle elle aura à jouer : L’Esprit Saint viendra sur toi etc. Revenons à Zacharie. Quelle est la sanction que l’ange impose au pauvre Zacharie : …tu seras réduit au silence et, jusqu’au jour où cela se réalisera, tu ne pourras plus parler, parce que tu n’as pas cru à mes paroles. Zacharie ne peut donc plus parler.
Et d’après l’interprétation de St Ambroise, Zacharie ne peut non plus écouter. Rappelez-vous quand, à la naissance de son Fils, on s’approcha de lui pour lui demander, par des signes, comment il allait appeler son enfant. Il est, comme le texte le dit, complètement réduit au silence. Chers frères et sœurs, je prie de tout cœur le Seigneur pour qu’Il nous offre une si belle sanction, une sanction qui nous laisse pénétrer, à travers le silence, le mystère de l’infini qui se révèle à nous dans ce petit enfant que nous attendons tout au long de ce temps liturgique.
Où que nous soyons, quelle que soit notre responsabilité au sein de la société ou de la paroisse, assumons notre identité chrétienne, non uniquement en étant juste devant Dieu, ou en suivant les préceptes et les commandements de façon irréprochable, mais surtout et avant tout à travers la confiance en Dieu qui vient nous parler et nous annoncer la bonne nouvelle.
A Lui la gloire à jamais !