Homélie Les dix vierges
P. Joseph G. EID
Évangile du jour
Mt 25, 1-13
Chers frères et sœurs, cette parabole des dix vierges est révélatrice de notre condition humaine et de notre vie de foi. Elle s’adresse à nous, chrétiens porteurs de lumière, invités à la rencontre de l’époux.
C’est à nous qu’est déjà confiée la tâche d’éclairer la route. C’est à nous d’être lumière dans l’obscurité et de guider les autres vers les noces. C’est à nous d’avoir des provisions, surtout au milieu de la nuit, quand tout n’est pas clair dans notre vie, quand nous sommes face à des difficultés et face au grand sommeil de la mort. C’est à nous de vivre notre foi et de refléter ce bonheur des amis de Dieu.
Déjà, comme les vierges de la parabole, insouciants ou prévoyants, nous sommes tous portés par ce désir d’aller à cette rencontre. Les vierges portaient ce désir, inné en nous, conscient ou inconscient, de nous unir pleinement à Dieu en son royaume. Et les noces incarnent cette union et cette plénitude, notre besoin de sécurité, de stabilité, de nouveauté et de plénitude. Mais la parabole nous signale le grand écart entre la volonté de Dieu pour ses enfants et la réalité concrète que nous vivons.
En vrai, nous désirons et cherchons le royaume de Dieu, mais nous ne le faisons pas tous avec sagesse. Les sages parmi nous sont ceux qui, tenant compte du temps dont ils disposent, se sont préparés dès le début à la venue du Seigneur. Mais les insensés et les insouciants reflètent qu’il y a des croyants laxistes et des indifférents. Il y a malheureusement des chrétiens qui n’orientent pas leurs efforts vers l’espérance et la résurrection. Ils vivent uniquement pour ce monde, sans se soucier forcément du jugement dernier.
Que signifierait l’huile en ce contexte eschatologique de la fin des temps ? St. Augustin suggère qu’elle symboliserait la charité. Ainsi, il est tout à fait plausible de dire que l’huile se réfère à une disposition intérieure qui accompagne nos actes. Car, en fin de compte, le cheminement des dix vierges semble pareil. Leurs actions sont similaires. Et leur projet est le même, celui d’aller à la rencontre de l’époux. Elles sont toutes équipées de leurs lampes. La différence réside en ce qu’elles ont, au milieu de la nuit, des provisions de côté. St Augustin nous rappelle l’hymne à la charité de la première lettre aux corinthiens de St Paul qui déclare l’inutilité des actions qui ne sont pas pourvues de charité. J’en retire cette belle expression : … J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
Chers frères et sœurs en Christ, le Seigneur nous demande aujourd’hui : Avez-vous agi avec amour ? Avez-vous gardé allumée la lampe de votre espérance ? Nous sommes en ce moment invités à vérifier nos lampes. Sont-elles animées par des préoccupations et des désirs liés uniquement à la vie présente, ou brûlent-elles de l’huile durable de la charité, que même les ténèbres de la mort ne peuvent éteindre ?
A notre Seigneur la gloire pour les siècles des siècles.
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