Homélie du Vendredi Saint 2018
P. Joseph G. EID
Chers Frères et Sœurs, en ce Vendredi Saint, nous nous rassemblons autour de la croix. La croix au cœur de cette célébration liturgique, captivante, séduisante, qui domine nos visions et notre imagination. Elle devient un symbole vivant, un signe de l’amour que Dieu a pour chacun de nous, amour qui est rendu visible par Jésus crucifié sur la croix ! Amour rendu visible par le fait que grâce au sacrifice de notre Seigneur, nous avons un accès libre et illimité à la source du pardon de nos péchés, de l’amour, et de la compassion. Mais les douleurs de Notre Seigneur continuent à cause de l’indifférence, la froideur, l’endurcissement des cœurs. Ses douleurs continuent quand nous n’arrivons pas à accueillir Jésus dans l’autre, dans les plus petits, les marginalisés, les personnes fragiles …
Ce n’est pas que vous et moi avons délibérément comploté et choisi d’offenser Dieu, ou d’insulter l’amour de Jésus pour nous, ou même d’ignorer consciemment la grâce de l’Esprit-Saint. Ce n’ai pas non plus que nous choisissons volontairement d’agir ainsi. Alors nous avons le droit de nous demander pourquoi il est si difficile de bien agir ; pourquoi semble-t-il des fois si compliqué de faire jaillir la bonté qui réside en nous, même quand nous avons les meilleures des intentions ? Pourquoi souvent nous nous trouvons en train de faire précisément ce que nous ne sommes pas censés faire, ou ce que nous voudrions éviter de faire ? Bien plus, pourquoi sommes-nous si incapables des fois d’accomplir les bonnes actions que nous aimerions accomplir ? Peut-être que la question la plus importante que nous devrions nous poser est celle-ci : que faire face à cette condition écrasante, troublante et dévastatrice que nous appelons condition humaine ? Cette situation dans laquelle nous nous trouvons si souvent, de simplement être incapable de vivre selon ce que nous savons être vrai, de ne pas pouvoir vivre selon la grâce, de ne pas pouvoir agir selon notre pouvoir et capacité réels, et de ne pas vraiment réaliser notre vrai potentiel.
Pour cette raison, l’Eglise nous invite aujourd’hui au pied de la croix ; et elle nous rappelle avec insistance que malgré nos échecs, nous vivons dans un monde submergé du pardon de Dieu et de son Amour, grâce à la croix ! Au pied de la croix, nous réalisons que tout n’est pas perdu pour nous. Nous prenons conscience de notre importance aux yeux de Dieu. Jésus a tellement subi pour nous parce qu’il pense que nous sommes importants, que notre vie a un sens, et qu’elle mérite d’être vécue. Quand vous contemplez la croix, soyez conscients que devant vous se dresse le remède au désespoir. Devant nos yeux s’ouvre la porte du paradis. Déjà, nous pouvons expérimenter le salut qui nous est proposé. Dès maintenant, nous pouvons éprouver le pardon qui nous est offert. Face à la croix et du cœur du crucifié, vous pouvez à l’instant-même, permettre à la nouveauté de surgir en vous.
Ce Vendredi Saint, faisons un pas de plus vers la croix, vers notre croix et celle de Jésus. Regardons notre souffrance face à face, mais contemplons également la passion de notre Seigneur. Tournons-nous vers Notre Seigneur Crucifié, et laissons son regard plein de miséricorde nous pénétrer.
A Notre Seigneur la gloire pour les siècles des siècles.
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