Homélie du mercredi saint 2018
P. Joseph G. EID
À partir de ce jour-là, ils décidèrent de le tuer.
Chers frères et sœurs, comme les membres du Conseil suprême, plusieurs athées ont tenté de tuer Dieu. NIETZSCHE a prétendu le faire. Plusieurs s’octroient la tache de juger Dieu, de l’enchaîner dans leurs propres raisonnements, de l’entraîner au tribunal, voire de décider de le mettre à mort, ou de faire comme s’il n’existerait pas. Tous ceux qui ont pu croire à cette illusion sont morts en essayant. Dieu ne mourra pas.
Lorsque nous pensons humilier Dieu, nous finissons par nous embarrasser, car comme le dit St Irénée, la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. Quand nous louons et glorifions Dieu, c’est nous qui sommes glorifiés. Certains parfois s’attaquent à Dieu, d’une manière consciente ou inconsciente, surtout quand ils s’opposent à la vie humaine. Même en s’attaquant à la vie humaine, surtout à ceux qui sont les plus fragiles, nous nous embarrassons et nous vidons nos mots préférés comme « justice », « tolérance », « respect », « liberté », « fraternité » et « égalité » de tout sens.
Oui, chers amis, quand nous pensons humilier Dieu, nous finissons par nous humilier. En fin de compte, ce que nous essayons vraiment d’éliminer ce n’est pas Dieu Lui-même, mais plutôt l’image que nous nous sommes formée de Dieu. Et là, je dois faire la différence entre ceux qui sont dans l’aveuglement et dans l’endurcissement complet, et ceux qui cherchent la vérité authentiquement et qui gardent leurs cœurs et leurs esprits ouverts. Pour ces derniers qui sont prêts à se remettre en question, et qui se permettraient d’adopter une attitude d’humilité, peut-être, ne serait-il pas mauvais qu’ils se libèrent des fausses images de Dieu qu’ils se sont érigées ou qui leur ont été transmises. Peut-être que cela éveillera en eux des dispositions intérieures qui leur permettraient d’entrer dans un dialogue réel avec Dieu, et d’apprendre à le connaître tel que Lui aimerait se présenter à eux ; ce que la plupart des grands prêtres et les pharisiens n’ont pas fait, ce que la plupart des membres du Conseil suprême n’ont pas accepter de faire non plus ! Même pour les croyants il est important de se remettre en question et de laisser une fenêtre ouverte aux nouveautés que Dieu aimerait introduire en nos vie, afin d’apprendre à mieux le connaître.
Il en est ainsi de la figure de Job en ce mercredi saint. Job souffre énormément, au point qu’il est défiguré, et qu’il n’est presque plus reconnaissable. Tout comme le Christ souffrant sur la croix, il boit la coupe amère qui s’offre à lui. Il essaie de l’éloigner de lui, mais il n’y a pas d’autres issues. Belle figure du croyant qui se remet en question, qui accepte le défi que la vie lui lance. Malgré les douleurs intenses qu’il va subir, malgré la perte de biens, la perte de membres de sa famille, de maladies et de souffrances de toutes sortes, il se permet d’interroger Dieu, il l’entraîne au tribunal, non pour le juger, mais pour prouver son innocence, pour essayer d’obtenir une réponse. Oui Job est innocent, et il ne permet pas aux tribulations de le mener à d’autres chemins ou à d’autres issues que celle de la foi. Certes il riposte, il s’interroge, il interroge les autres, et surtout, il questionne son Créateur, mais il ne sombre pas dans le désespoir, même quand il est au fond de l’abîme. Il veut comprendre pourquoi il souffre, il veut savoir quel sens donner à sa vie. Après tant de fatigue et de découragement, Job lâche prise et laisse à Dieu le soin d’éclairer son chemin et de satisfaire sa soif de vérité. Il est comme cette pâte que l’on utilise en cette cérémonie ; une pâte devenue molle entre les mains de Dieu. Une pâte qui peut maintenant accueillir la lumière de Dieu et qui peut à son tour éclairer les autres.
Oui, chers amis, vous êtes la gloire de Dieu. Soyez comme cette pâte fragile, permettez à Dieu de vous modeler. Et si la vie semble des fois tout vous ôter, gardez votre cœur ouvert à la lumière de Dieu. Ne perdez pas l’éclairage de la foi.
Chers amis, les 7 lampes insérées dans cette pâte représentent les 7 dons de l’esprit qui nous sont offerts en nos vases fragiles. Recevez les dons de l’Esprit et ouvrez vos cœurs à Celui qui œuvre en son église ; soyez lumière.
Dieu aime être glorifié en vous, surtout à travers vos fragilités, à lui la gloire à jamais.
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